Les révélations successives de Mediapart depuis une semaine mettent très clairement en cause Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux. Se pose à présent la question des conséquences de ces révélations. Elles doivent être de deux ordres : judiciaires et politiques.
Avant toute chose, il est bon de rappeler que chaque justiciable a droit à la présomption d’innocence. Ce principe ne souffre aucune exception. Aussi difficile que cela puisse paraître aux yeux des témoins qui assistent, depuis des années, à des révélations toujours plus incroyables sur la famille Ceccaldi-Raynaud, il nous faut attendre la décision de justice pour pouvoir indiquer si, oui ou non, la maire de Puteaux, son père, et son fils, Vincent Franchi, sont coupables. Et donc si, oui ou non, ils doivent démissionner de tous leurs mandats.
Nous avons donc besoin d’une décision de justice. Ceci implique que le dossier judiciaire aboutisse ! Il est donc urgent que l’investigation continue, et que le procès, s’il s’en trouve justifié, ait lieu. Par ailleurs, au vu des accusations précises et documentées de Mediapart, une enquête pour contrôler qu’il n’y a pas eu fraude fiscale est absolument nécessaire. J’ai d’ailleurs écrit en ce sens à M. Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics. Quelle que soit la conclusion de cette enquête, nous ne pouvons plus nous permettre de rester dans le flou artistique qui accompagne ce dossier depuis des années.
De fait, tant que les suspicions persistent, tant que les accusations demeurent, Puteaux et ses habitants trinquent. Deux de ses plus hauts responsables, sa maire et le maire-adjoint ayant le plus de délégations, ne sont plus en mesure d’assurer la gestion de la ville dans des conditions sereines. Sur la défensive, leur énergie est uniquement dédiée à éteindre le feu provoqué par leurs manœuvres douteuses.
Dès lors, une conséquence politique s’impose : Mme Ceccaldi-Raynaud doit se mettre temporairement en retrait de sa fonction de maire. Comme son père avait pu le faire lorsque la maladie l’empêchait d’assumer son poste, elle doit céder sa place à un conseiller municipal compétent et disponible. Quitte à récupérer sa fonction dans l’hypothèse où la justice la dédouanerait.
De même, M. Franchi doit rendre ses délégations, qui doivent être reprises par les autres maires-adjoints de la ville. Sa mère et lui doivent redevenir simples conseillers municipaux le temps de l’instruction.
Soyons clairs : ils n’ont aucune obligation légale de le faire. Néanmoins, j’estime qu’ils en ont l’obligation morale. Nous, élus, avons un devoir d’exemplarité. Les suspicions, lorsqu’elles sont aussi détaillées et documentées que celles soulevées par Mediapart, portent atteinte à cette exemplarité. Elles entretiennent la défiance des citoyens envers les institutions.
Pour ces raisons, Mme Ceccaldi-Raynaud doit rendre son fauteuil de Maire.