Ce soir à minuit, la campagne du premier tour de l’élection municipale 2020 à Puteaux s’achèvera. Ayant fait le choix de ne pas la suivre en direct sur ce blog, privilégiant le site officiel, je vais néanmoins tenter de résumer ces mois de travail et d’actions intensives.
Du côté de la gauche et des écolos, tout a commencé il y a un peu plus de deux ans et demi, lorsque les deux élu·e·s ex-MoDem ont quitté le groupe du Rassemblement. A l’époque, avec des représentant·e·s de tous les partis de gauche (de PS à EELV, en passant par le PCF et Génération·s) et des citoyen·ne·s de sensibilité de gauche mais sans “étiquette”, nous avons entamé des discussions sur l’avenir de Puteaux, en vue de construire une véritable alternative à la majorité actuelle.
Naissance du Printemps Putéolien
Ces discussions de fond se sont poursuivies pendant plusieurs mois. Puis, mi-2019, nous avons décidé de lancer officiellement Le Printemps Putéolien. Cela s’est déroulé le 20 juin 2019, 50 ans jour pour jour après l’accession de Charles Ceccaldi-Raynaud au pouvoir. Une soirée un peu hors du temps, au cours de laquelle l’ensemble de l’opposition municipale, citoyenne non encartée ou représentant des partis allant de… LREM à LFI, s’est retrouvée pour discuter écologie, solidarité et démocratie. Tout juste pouvait-on regretter l’absence des élu·e·s du groupe “Puteaux Futur” (ex-Modem) et des responsables EELV locaux. Une belle soirée de démocratie, qui a permis d’acter des points communs mais aussi des divergences. Suite à cette soirée, nous avons décidé de mettre en place avec les membres fondateurs du Printemps Putéolien une Grande Enquête, dont l’objectif était de demander aux Putéolien·ne·s leur avis sur la ville, leur quotidien, sur ce qui fonctionnait et ne fonctionnait pas. Le succès a été retentissant, puisque cette enquête est devenue la plus grande enquête indépendante de la mairie menée à Puteaux : plus de 500 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne, sur les marchés ou en porte-à-porte.
A la rentrée de septembre 2019, suite à l’analyse des résultats, il est apparu que de nombreux·ses Putéolien·ne·s étaient en attente de changement, notamment pour plus d’écologie, plus de solidarité et plus de démocratie, comme nous nous y attendions. L’équipe du Printemps Putéolien a donc décidé de lancer une liste pour l’élection municipale. Avec une particularité : nous avons choisi dans un premier temps de ne pas désigner de tête de liste, considérant que le fond, idées, valeurs et propositions, valait mieux que les questions de personnes.
LREM ayant lancé sa campagne en août, et étant sur un positionnement politique différent de celui du Printemps Putéolien, nous avons proposé à l’ensemble de l’opposition de gauche de se joindre au mouvement, pour incarner une véritable alternative au duel entre les deux droites qui se profilaient. C’est ainsi que les militant·e·s LFI locaux nous ont rejoint, alors que trois des quatre militants EELV locaux ont fait un choix différent : ils trouvaient plus stratégiques d’avoir une tête de liste EELV garantie plutôt que passer par une élection ouverte, avec incertitude de la remporter. Un militant EELV décide néanmoins de poursuivre le travail débuté avec nous (et se retrouvera plus tard suspendu pour cela, mais c’est une autre histoire !).
Première campagne pour la désignation de notre tête de liste
Tout au long du mois de novembre, le Printemps Putéolien a donc été à la rencontre des habitant·e·s de la ville, pour les informer de notre démarche et leur permettre de participer. En parallèle, nous avons lancé une série d’ateliers de réflexion programmatique, ouverts également.
Puis, le 3 décembre, nous avons organisé la soirée de désignation de notre tête de liste. La soirée s’est déroulée en deux temps : tout d’abord les participant·e·s ont débattu sur les qualités nécessaires à la future tête de liste, puis chacun·e a pu se présenter au suffrage. Anna Fryde et moi-même nous sommes présenté·e·s, et j’ai eu le privilège d’être élu avec un peu plus de 60% des voix.
Le mois de décembre a ensuite été très chargé : en parallèle de la poursuite de la construction du programme, nous avons organisé la dernière ligne droite de la campagne, de janvier à mars. Documents à distribuer, charte graphique, signes de reconnaissance, site Internet, financement… Toutes ces réflexions qui ne sont pas forcément visibles mais qui occupent une bonne partie du temps de campagne.
La dernière ligne droite, de janvier à mars 2020
En janvier, la véritable campagne a commencé, par une action importante : le Printemps Putéolien a organisé une collecte des cartes de voeux anti-écologiques de la Mairie de Puteaux. Une belle réussite, qui nous a valu le soutien de nombreux·ses Putéolien·ne·s et qui a retenti hors des frontières de Puteaux, dans différents médias. Nous avons également sélectionné les propositions phare que nous allions défendre tout au long de la campagne, au nombre de sept, sur le thématiques, évidemment, de l’écologie, de la solidarité et de la démocratie, auxquelles nous avons ajouté l’égalité femmes/hommes. Des propositions impactantes, de fond, dont aujourd’hui avec le recul je continue d’être très fier !
Côté “petite politique”, j’ai été invité, au même titre qu’Emmanuel Canto (candidat LREM), par Vincent Dubail (EELV) et Bouchra Sirsalane (MoDem), à discuter d’alliances aux premier voire second tours. N’étant pas un grand fan des tractations secrètes, j’ai proposé que cette réunion soit ouverte au public. Nous avons donc vécu une nouvelle belle soirée de discussions, au cours de laquelle j’ai tendu la main à tou·te·s ceux·celles qui partagent nos valeurs. LREM a confirmé le fait que sa campagne était lancée et qu’il était compliqué de tout changer si près de l’élection, et EELV a annoncé qu’ils proposeraient une charte d’union de premier tour basée sur l’écologie. Quelques jours après, EELV et le MoDem annonçaient finalement la constitution d’une liste commune, réglant la question du périmètre d’union au premier tour.
Février a débuté sur les chapeaux de roue par l’inauguration de notre local de campagne ! Il s’agissait de la première fois depuis 2008 qu’une liste d’opposition disposait d’un local. L’intérêt d’un tel lieu est triple : d’une part il permet de ne plus dépendre du bon vouloir de la mairie pour disposer d’un lieu de réunion, d’autre part il permet d’établir des permanences pour rencontrer les Putéolien·ne·s dans un lieu fixe, et enfin pour des raisons logistiques, puisqu’il permet de centraliser le matériel nécessaire à une campagne (tracts, affiches, etc.).
La campagne a ensuite gagné en intensité. Nous avons continué à présenter notre projet aux Putéolien·ne·s, sous forme d’un livret détaillé, et nos principales proposition, sous la forme originale de tracts ensemencés. Le principe : ces tracts zéro déchet peuvent être plantés dans de la terre pour laisser place à des fleurs des champs. Nous avons lancé ce concept lors d’un happening original, puisque nous avons végétalisé des places de parking en plein centre de la ville.
Porte-à-porte, distribution de tracts, permanences, collage d’affiches : le quotidien des militant·e·s en campagne ! Bien sûr, tout cela demande de l’énergie, mais la conviction de se battre pour des idées et des valeurs fortes permet beaucoup. Je suis particulièrement fier de la bienveillance avec laquelle le Printemps Putéolien a fait campagne, en se plaçant toujours dans la proposition, en martelant ses idées et ses valeurs avant tout. Et ce, malgré des attaques parfois violentes venues de la majorité mais aussi d’une liste d’opposition pourtant sur le papier proche de nous.
Afin de récolter l’avis des Putéolien·ne·s sur nos propositions phare, toujours dans notre démarche de démocratie participative, nous avons mené une votation sur les marchés de Puteaux. Plus de 150 personnes se sont arrêtées pour donner leur avis sur quatre idées : le Revenu Minimum Social Garanti, qui a remporté les suffrages, la piétonnisation des quartiers par un système de super-blocks, qui suivait de très près, la création de deux forêts urbaines et d’un Conseil municipal de citoyen·ne·s tiré·e·s au sort.
Les résultats de cette votation ont été annoncés lors du dernier grand événement de notre campagne avant le premier tour : un Meeting – Concert qui s’est déroulé à l’école Jean Jaurès mardi 10 mars. Encore une première à Puteaux : nous avons souhaité mêler la politique à la convivialité et la culture, en découpant la soirée en un temps de débats de fond et un temps de concert de jazz. Près de cent Putéolien·ne·s sont venu·e·s assister aux échanges, ce qui a fait de cette soirée la plus grande réunion publique d’une liste d’opposition de la campagne !
Quelques jours avant cette soirée, une de nos actions faisait encore parler d’elle dans les médias. A l’occasion de la journée international des droits des femmes, le dimanche 8 mars, nous avons en effet choisi de rendre hommage aux femmes de l’Histoire, à qui les villes de France ne dédient que 2% de leurs noms de rues. Nous avons donc apposé de fausses plaques dans les rues de Puteaux, puis, en une chorale improvisée, nous avons entonné l’hymne des femmes (ou hymne du MLF). Moment émouvant, puisque plusieurs passantes ont repris le refrain en choeur avec nous, parfois en larmes !
Continuons l’histoire !
Il y aurait évidemment bien d’autres instants à raconter sur ces derniers mois. Une campagne municipale est en effet riche de centaines d’anecdotes, d’actions et de réflexions par milliers. A quelques heures de la fin de campagne officielle pour le second tour, je retiens surtout le plaisir que j’ai eu à faire cette première partie de campagne avec une équipe talentueuse et bienveillante.
Merci également à vous tou·te·s pour votre accueil et vos encouragements, dans les rues de Puteaux, sur les marchés, en porte-à-porte… C’est aussi cela qui nous permet de poursuivre chaque jour le combat face à la famille régnante !
Désormais, c’est à vous d’aller voter pour choisir qui sera présent au second tour de l’élection municipale. Notre équipe est d’ores et déjà prête pour cette dernière ligne droite !