Lors du premier Conseil municipal de la nouvelle mandature, le lundi 25 mai 2020, Joëlle Ceccaldi-Raynaud a été élue Maire de Puteaux, sans surprise.
La Maire d’une ville n’est en effet pas directement désignée lors de l’élection municipale. Celle-ci ne permet que de déterminer qui sont les conseiller·e·s municipaux, qui, eux, vont élire le Maire lors du premier conseil municipal. Concrètement, à Puteaux, la liste arrivée en tête obtient 22 élu·e·s en “bonus”, et les 21 postes restants sont attribués à la proportionnelle entre l’ensemble des listes. Ce qui donne une proportionnelle absolument biaisée : une liste ayant obtenu 50% des voix se retrouve avec 75% des élu·e·s.
Composition du nouveau Conseil municipal
A Puteaux, le nouveau Conseil municipal est donc composé de la manière suivante :
- 36 élu·e·s de la liste menée par Joëlle Ceccaldi-Raynaud
- 3 élu·e·s de la liste LREM
- 3 élu·e·s de la liste EELV
- 1 élu (moi) pour la liste du Printemps Putéolien
Peu de suspens donc quant à l’élection du Maire ! Mme Ceccaldi-Raynaud a remporté 36 voix, face à Emmanuel Canto qui était le seul autre candidat et qui a remporté 5 voix.
Élection du Maire de #Puteaux dans des conditions un peu spéciales… Deux candidat•e•s : @Emmanuel_CANTO_ et @Joelle_CR. #suspens pic.twitter.com/eZPCpple6f
— Francis Poézévara (@FPoezevara) May 25, 2020
EPT POLD, CCAS, CAO… Les autres désignations
Les autres délibérations concernaient d’autres points d’installation du Conseil, par exemple l’élection des adjoint·e·s au Maire, l’approbation du Règlement intérieur du Conseil municipal ou encore la désignation des représentants du Conseil municipal au sein de différentes instances.
Cette année, contrairement au mandat précédent, l’opposition avait la possibilité d’avoir un représentant au Conseil territorial (l’équivalent des communautés d’agglomération au sein de la Métropole du Grand Pris). Ceci nécessitait un vote unanime des 7 conseillers d’opposition. Jusqu’au bout, un bras de fer a été engagé entre LREM et EELV pour ce poste, laissant présager la perte de ce poste au profit de la majorité. Heureusement, lors de l’appel à candidature, EELV a décidé de retirer la sienne, et l’opposition a donc pu envoyer un représentant au Territoire en la personne de Christophe Hautbourg.
A titre symbolique et en contrepartie, il a été convenu que chacune des deux autres listes ait un·e représentant·e dans les deux autres instances les plus importantes du Conseil municipal : le Conseil d’administration du CCAS (centre communal d’action sociale) et à la Commission d’Appel d’Offre. Une belle illustration de confiance et de solidarité au sein de l’opposition, dans un contexte où, vous le savez, il est très compliqué d’être opposant politique !
Mon regret sur ce Conseil vient du fait que LREM / EELV / le MoDem ont commis une erreur éthique en élisant Bouchra Sirsalane au Conseil d’Administration du CCAS, alors même que son historique rendait inacceptable cette nomination. Nomination qui d’ailleurs est actuellement contestée devant le préfet par Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Je défends depuis toujours une opposition éthiquement irréprochable, et j’ai donc été contraint de m’abstenir lors de ce vote.
En route vers la succession…
L’avantage à Puteaux, c’est que quoi que fasse l’opposition, la majorité fait pire. Et nous avons donc été surpris de constater que, contrairement à ce que laissait supposer l’ordre de la liste de la majorité, c’est Vincent Franchi, le fils de la Maire, qui a obtenu le poste de premier adjoint ! Et ce, alors qu’il est infiniment moins compétent que le numéro deux de la liste, Franck Cavayé, et que toutes les personnes l’ayant fréquenté émettent de gros doutes sur ses capacités à assumer la moindre responsabilité.
La succession est donc en bonne voie à Puteaux, et la charge de Maire devrait bien rester dans la famille Ceccaldi, indépendamment de l’incompétence de l’héritier. Une information intéressante – et inquiétante, lorsque l’on sait que Joëlle Ceccaldi-Raynaud a toutes les chances de devenir sénatrice l’an prochain.
Bonus House of cards
En bonus, je vous explique cette histoire de poste de sénatrice (merci à Catherine Pommeré sur Twitter pour avoir attiré mon attention là-dessus) :
- Lors de la dernière élection sénatoriale, Joëlle Ceccaldi-Raynaud s’est présentée en quatrième position sur la liste de Philippe Pemezec. Cette liste a obtenu deux élu·e·s.
- En mars, P. Pemezec a mené une liste aux municipales du Plessis-Robinson (dont il a été maire jusqu’en 2017), liste victorieuse dès le premier tour. Il a annoncé son intention de redevenir maire, non pas dès aujourd’hui, mais à l’horizon de mars 2021.
- En mars 2021, en raison du non-cumul des mandats, il devra donc laisser sa place au 3ème de liste. Il s’agit de Georges Siffredi. MAIS ! Georges Siffredi est devenu il y a quelques jours président des Hauts-de-Seine, suite au décès de Patrick Devedjian. Il se trouve donc en situation de cumul, et devra donc choisir entre le Sénat et la présidence du 92.
- Si Georges Siffredi est réélu lors des élections départementales de 2021 au poste de président du CD92, il est fort probable qu’il laisse à son tour sa place à sa suivante de liste… Qui n’est autre que Joëlle Ceccaldi-Raynaud !
- Que fera alors notre Maire de cette proposition, elle que l’on dit sur le départ pour le Sénat depuis plusieurs années déjà ? Refusera-t-elle de siéger et conservera-t-elle son mandat de Maire ? Ou cèdera-t-elle à l’appel du Palais du Luxembourg, en laissant sa progéniture accéder au pouvoir à Puteaux ? Vous le saurez en suivant les prochains épisodes de “Puteaux, ton univers impitoyable” !