Vous vous demandez ce qu’il se passe en Conseil municipal à Puteaux ? Je vais tenter de vous éclairer ! Retour sur le conseil de décembre 2018.
1. Beaucoup d’élus absents
Nouveauté de cette année : Joëlle Ceccaldi-Raynaud a décidé de convoquer les conseils municipaux en semaine, en journée. L’idée ne vient pas d’elle, mais de certains de ses amis alto-séquanais (Clamart, Clichy, Asnières, entre autres, s’y sont mis). L’avantage : cela met des bâtons dans les roues de l’opposition, qui travaille bénévolement et ne connaît les dates des conseils que 5 jours à l’avance, et qui ne peut donc que difficilement se libérer (s’asseyant au passage sur une partie de son salaire).
Evidemment, cette décision pénalise aussi la majorité. Résultat, sur 37 élus, 13 élus de la majorité étaient absents. Sachant que le quorum (nombre minimum de présents en dessous duquel le Conseil doit être annulé) est de 22, on a frôlé le report…
Côté opposition, trois élus étaient absent.e.s (dont une personne de mon groupe, malheureusement hospitalisée). La stratégie de Joëlle Ceccaldi fonctionne donc plutôt bien.
2. Toujours du mépris de l’opposition
C’est une tradition. A chaque Conseil municipal, la majorité tente par tous les moyens de taper sur l’opposition (le monde à l’envers ! Bienvenue à Puteaux). Cela commence dès mon intervention lors de la quatrième question de l’ordre du jour. Alors que je fais remonter une remarque de Putéoliens à Mme la maire, elle m’indique que “mon avis personnel n’a pas beaucoup d’importance”. Lorsque je lui rappelle que je représente, comme chaque élu dans la salle, les Putéolien.ne.s, un de ses élus, Jean-Yves Chambault, me lance “Vous avez le melon !”. Mépris classique, mais révélateur de ce que pense la majorité de la démocratie représentative.
Dans le même genre, alors qu’arrive la demi-heure consacrée aux questions de l’opposition à la fin de l’ordre du jour, Vincent Franchi, fils de Joëlle Ceccaldi, adjoint aux multiples casquettes, aspirant prochain maire, se lève, et s’en va. Ce n’est pas une surprise, il le fait à chaque Conseil municipal pour manifester le peu de cas qu’il fait de notre parole. Résultat même sa mère / maire regrette son absence pour répondre à nos questions qui concernent ses délégations.
3. 41 questions à l’ordre du jour
Les ordres du jour à rallonge, la grande passion de Joëlle Ceccaldi-Raynaud. 41 points figuraient à celui du dernier Conseil municipal. L’avantage qu’y trouve la Maire de Puteaux : cela permet de ne réunir le Conseil municipal qu’au minimum légal d’une fois tous les trois mois, et d’éviter que l’opposition ne puisse trop approfondir les différents sujets.
Rappel sur le calendrier pour la préparation du Conseil municipal : vendredi à 22h30, nous recevons par mail une convocation pour le jeudi suivant, et les 500 pages de dossiers au format électronique. Le lundi à 18h, nous devons avoir envoyé les vœux que nous souhaitons soumettre au Conseil, et les questions que nous souhaitons poser à la Maire. Mercredi à midi, le facteur nous livre les dossiers papier. Jeudi à 9h30, début du Conseil. Evidemment cela ne laisse pas le temps de traiter correctement les 500 pages des 41 questions. Voici donc les questions sur lesquelles j’ai choisi d’intervenir.
Présentation des rapports des crèches en délégation de service public
Il s’agit des crèches municipales qui sont gérées par des entreprises privées pour le compte de la mairie (Oasis, Petit chaperon rouge, Roses, Petits loups, Fées, Château, Trois ours). Globalement, les retours des parents sont très bons sur ces crèches. Je ne suis par contre toujours pas convaincu de l’idée de laisser à des entreprises qui ont comme but la rentabilité (d’ailleurs elles font toutes des bénéfices) l’éducation de nos enfants… Néanmoins on y trouve de bonnes idées, notamment sur le plan pédagogique. Je demande à Mme Ceccaldi s’il serait possible de faire profiter l’ensemble des crèches des bonnes idées que l’on peut voir à droite à gauche.
Réponse : non tout est déjà parfait.
Acquisition du cabinet d’une pédiatre dans le haut de Puteaux pour réaliser le quartier des Bergères
Le docteur Coustenoble, pédiatre, part à la retraite l’an prochain, et son cabinet est racheté par la Mairie pour être détruit et remplacé par le futur quartier des Bergères. Je demande à Mme Ceccaldi ce qui est prévu pour faire venir de nouveaux pédiatres sur la ville, puisque les pédiatres existant n’acceptent déjà plus de nouveaux enfants, étant débordés.
Réponse : aux moins deux pédiatres sont prévus dans un nouvel étage du centre médical Dolto, ce qui est une bonne nouvelle !
Acquisition d’un terrain pour agrandir l’école Parmentier
L’école Parmentier s’agrandit, et une partie du projet débordait sur le terrain d’un voisin. La Mairie lui rachète donc tout son terrain, et j’ai demandé quel aménagement était prévu ce que nous rachetions en trop par rapport au projet.
Réponse : l’agrandissement sera étendu à cette partie.
Charte qualité des constructions neuves
La ville de Puteaux sur dote d’une charte pour proposer aux promoteurs de construire des bâtiments de meilleur qualité. Elle incite notamment à éviter les chambres trop petites, à améliorer l’isolation, et à une plus grande intégration avec les bâtiments alentours.
Cette charte est une bonne idée, qui arrive un peu tard puisque de nombreux chantiers sont déjà lancés depuis quelques temps, notamment tous ceux concernant les Bergères. Je regrette que rien ne soit contraignant, puisque non seulement les promoteurs n’ont pas obligation de signer la charte mais en plus lorsqu’ils le font, aucune mesure contraignante n’est précisée (impossibilité légale).
Par ailleurs, j’ai alerté sur l’augmentation des prix immobiliers induite par cette charte. Mme Ceccaldi ne voit pas de quoi je parle, allant même jusqu’à affirmer que les prix au mètre carré dans le neuf ne dépassent pas 10 000€.
Instauration du permis de louer
Désormais, lorsqu’un propriétaire souhaitera (re)mettre en location un de ces biens, il devra le faire valider par la mairie en amont. Ceci afin de lutter contre le mal logement et l’habitat insalubre. Cette mesure a été mise en place dans plusieurs villes déjà, et il s’agit d’une bonne idée. J’ai simplement attiré l’attention de Mme la Maire sur le délai d’un mois prévu pour répondre aux demandes des propriétaires, délais qui doivent être respectés pour éviter de faire baisser le nombre de logements disponibles et ainsi monter les loyers.
Dénomination des rues et de lieux publics
Plusieurs rues vont changer de nom, notamment un passage du chemin des Chigneux qui va devenir passage Marianne, et d’une allée sur l’île qui va devenir l’allée Lebaudy. Le Théâtre des Hauts-de-Seine, lui, devient Théâtre de Puteaux. A ce sujet, j’ai indiqué qu’il était dommage d’une part de s’asseoir sur plus de 100 ans d’histoire, mais surtout de voter ce changement de nom alors que le nouveau nom a déjà été annoncé dans l’Infoscope et que le fronton du théâtre le fait déjà apparaître.
J’ai également rappelé que la “Place du Théâtre” pouvait changer de nom puisque non seulement une “Place du Théâtre” avec un théâtre ne possède pas trop d’intérêt, mais qu’en plus il n’ a pas de théâtre sur cette “Place du Théâtre”. Je proposais par exemple de la nommer “Place Patrice Chéreau”, en l’honneur du grand metteur en scène qui officiait à quelques centaines de mètres, au théâtre l’Amandier de Nanterre. Réponse : “quel rapport avec Puteaux ?”. Désespérant.
Modification de la structure des revenus des contractuels
Une mesure prise sous François Hollande modifie la structure des revenus des fonctionnaires titulaires, en augmentant la base fixe et en diminuant les primes. Ceci permet, à revenus constants, de garantir une meilleure couverture sociale.
Effet de bord : comme le salaire fixe des contractuels est basé sur celui des titulaires, leurs revenus allaient se voir augmentés (puisque les primes des contractuels ne sont pas concernés par la mesure). Donc Joëlle Ceccaldi a proposé de diminuer les primes des contractuels pour éviter qu’ils n’aient plus de revenus.
Puisque les contractuels ont un statut plus précaire que celui des titulaires, cela ne m’aurait pas choqué qu’on augmente leurs salaires. Mais je me suis fait rire au nez.
Voyages à Cannes et à Tel Aviv
Comme d’habitude, les voyages de la majorité municipale se font à grands frais. Plus de mille euros par jour et par personne, de quoi réserver une belle chambre d’hôtel et de dîner dans de beaux restaurants…
Contrat de développement avec le département
Cette année, la subvention de fonctionnement que reçoit la ville du département baisse. Par ailleurs, alors que Joëlle Ceccaldi et son fils, Vincent Franchi, conseiller départemental, nous avaient promis que le département règlerait 100% du chantier de la passerelle, cela ne sera finalement qu’un peu moins de 50%.
Il est dommage que notre ville soit représentée au département par Vincent Franchi. Ceux qui l’ont déjà côtoyé savent à quel point il n’y avait aucune chance qu’il défende le dossier correctement.
En fin de conseil, j’ai également présenté trois vœux et posé trois questions, que j’aborderai dans de prochains articles.
En résumé : cette demi-journée posée pour le bien commun était conforme à ce qui se fait à Puteaux. Espérons que tout cela change, au plus tard en 2020 !
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