Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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Marché, conservatoire : mes questions à Mme Ceccaldi

A chaque fin de conseil municipal, les élus de l’opposition peuvent poser des questions ayant trait aux affaires de la commune. Bien qu’appelées “questions orales”, elles doivent être adressées par écrit à Mme Ceccaldi-Raynaud, au moins deux jours francs à l’avance.

A noter : ce délai a été doublé par rapport au précédent mandat. Pour le précédent conseil, nous avons donc reçu les dossiers dans la nuit du mercredi au jeudi, et nous devions envoyer nos questions avant le vendredi soir. Aberration démocratique.

Néanmoins, voici les trois questions que j’ai adressées à Mme Ceccaldi-Raynaud lors du Conseil municipal du 15 décembre dernier.

Conseil municipal du 15 décembre

Question 1 – Marché :

  • Des commerçants du marché m’ont alerté sur l’interdiction des commerçants volants que vous avez décrétée. Leur situation est par nature précaire. En les empêchant d’exercer leur activité à l’approche des fêtes, ils se retrouvent particulièrement fragilisés. Nous comprenons parfaitement les problématiques de sécurité qui se posent depuis le 13 novembre dernier. Néanmoins, ces mesures semblent excessives au regard de celles prises dans les communes avoisinantes. Serait-il envisageable de réautoriser ces commerçants à s’installer sur nos marchés ? Et à quelle date cela peut-il être fait svp ?

Réponse de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : la décision a été prise pour assurer la sécurité des Putéoliens, après la menace d’attentat sur la Défense. Néanmoins, l’interdiction a été levée. (Note de l’auteur : je donne ici une version de la réponse épurée des sarcasmes et autres attaques condescendantes de la majorité qui ne sont selon moi pas très intéressantes) 

Question 2 – Conservatoire :

  • De nombreux élèves et parents d’élèves m’ont alerté sur la situation de notre Conservatoire Jean-Baptiste Lully. Et effectivement, celle-ci est préoccupante, voire critique.Financièrement, l’établissement représente un gouffre que la ville a bien du mal à combler. Dès le DOB 2010, puis régulièrement au cours des années qui ont suivi, l’opposition vous a alerté sur les coûts de fonctionnement très importants à prévoir pour un bâtiment représentant un tel investissement (40m€). Comme dans chaque remarque de l’opposition, vous avez voulu y voir une critique stérile ou une volonté de déstabilisation de votre équipe. Et vous avez refusé de vous interroger sur le bien-fondé de ces inquiétudes.Vous voilà donc obligée, deux ans après l’inauguration du nouveau bâtiment, d’augmenter les tarifs d’inscription de façon démesurée. Signe d’une impréparation et d’un manque d’anticipation total, l’augmentation des tarifs est décidée après la rentrée, alors que les élèves ont déjà commencé leurs cours.Quand bien même cette décision précipitée n’aurait qu’un impact financier, elle resterait inacceptable et injuste. Rendez-vous bien compte : les élèves non-putéoliens doivent désormais payer autant que dans des conservatoires à rayonnement régional (exemple : Saint-Maur, cursus adulte entre 800 et 1000€) ! Il s’agit bien là d’une sanction financière insoutenable. Vous nous direz “les non-Putéoliens doivent payer car les Putéoliens financent déjà l’équipement avec leurs impôts”. Mais c’est oublier un peu vite que la richesse particulière de Puteaux lui vient de la Défense, dont les salariés sont majoritairement non-Putéoliens.Et l’impact n’est pas uniquement financier. Votre décision revient à exclure de fait de nombreux élèves du Conservatoire. Ils en subissent un préjudice direct, puisqu’ils se voient obligés d’arrêter les études musicales qu’ils suivent parfois depuis plusieurs années. Les autres élèves sont également touchés, puisque les activités de groupe s’en trouvent fortement déstabilisées. Sans parler de l’équipe éducative, qui voit son nombre d’heure d’enseignement fondre comme neige au soleil.Les nombreux changements à la tête du Conservatoire sont le symptôme de cette mauvaise gestion, ou plutôt de cette absence de gestion. Dernier départ en date, celui du directeur pédagogique, M. Vanhoutte. Pourquoi tous ces départs ?Cette crise pose une question, centrale. Que fait l’adjoint à la Culture ? Pourquoi ne pas donner cette délégation importante, surtout dans le contexte actuel, à une personne de votre équipe qui pourra prendre le problème du Conservatoire à bras le corps ? En tant qu’adjoint cumulant Finances et Culture, M. Franchi est deux fois responsable de la crise du Conservatoire.

    Est-il, ou êtes-vous, en capacité, aujourd’hui, de nous indiquer quelles sont les conséquences directes de votre décision de septembre ? Combien d’adhérents ont quitté le Conservatoire ? Quel est l’impact sur les finances du Conservatoire ? Quelle est l’augmentation que doivent prévoir les Putéoliens pour leurs cotisations dans les années à venir ? Enfin, l’augmentation prévue vaudra-t-elle également pour les résidents des communes du futur Territoire T4 ?

    Réponse de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : Les Putéoliens payent moins à Puteaux que dans les autres villes du 92 et “le conservatoire n’a pas vocation à promouvoir l’activité musicale dans le 92” (sic).

Question 3 – Information des élus :

  • Mme la Maire, on reconnaît la maturité d’une démocratie à la place qu’elle consacre à l’opposition. Que votre majorité soit politiquement immature, nous n’en doutions pas. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, et je ne peux à nouveau que vous inviter à prendre connaissance du rapport du Conseil de l’Europe sur le rôle d’une opposition démocratique.Ce rôle est de réaliser un contrôle sur la gestion de la commune par la majorité. Afin de pouvoir mener cette mission à bien, tous les élus ont un droit inaliénable à l’information. Aussi, lorsque vous refusez obstinément de répondre à nos demandes d’information, qu’elles soient par mail, par courrier, par recommandé, vous vous placez en dehors de la loi.Vous nous placez dans l’obligation de faire intervenir des acteurs extérieurs pour vous rappeler à vos devoirs, qu’il s’agisse de la CADA ou du Tribunal administratif. Le fait que ceux-ci nous donnent systématiquement raison ne vous empêche pourtant pas de persévérer dans vos comportements antidémocratiques.Pouvez-vous nous indiquer, ici et ce soir, une procédure qui nous permette de poser des questions à votre administration ou bien à vous-même, et qui fera éviter à Puteaux les frais liés aux recours que vous perdez ?

    Réponse de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : Puisque vous aimez faire des recours, nous attendrons dorénavant la réponse du Tribunal ou de la CADA avant de vous répondre. (Note de l’auteur : les juges apprécieront)

Pourquoi le retrait des trois listes PS est la meilleure solution en NPDCP, PACA et ALCA

Ainsi donc voici le Front National en tête des élections régionales dans six régions. Et même en position de gagner dans au moins trois d’entre elles : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (au passage, vivement le changement de nom des régions !).

Résultats régionales 2015 - 1er tour

Dans ces trois régions, le Parti Socialiste, arrivé troisième derrière le FN et les LR, a choisi de demander à ses listes de se retirer. Cette décision provoque des remous aussi bien parmi les militants que parmi les candidats, puisque d’ores et déjà le candidat en ALCA a décidé de se maintenir. Et pourtant, le retrait est la meilleure – ou plus exactement la moins pire – des solutions.

Pour bien comprendre les résistances à cette décision, il faut prendre conscience de ce que cela implique. Tout d’abord, cela efface la gauche de ces conseils régionaux pendant six ans. Ce n’est pas tant pour les places d’élus que c’est problématique, mais bien parce que nos idées de vivre ensemble, de solidarité, de justice sociale seront absentes du débat. Ensuite, cela revient à dire que, non, Les Républicains ne valent pas les Frontistes. Lorsque l’on entend les propos d’un Estrosi en PACA, d’un Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, ou d’un Sarkozy un peu partout, ce n’est pas si évident de prime abord.

Et pourtant. La nécessité de ces désistements m’est apparue dès l’annonce des résultats hier soir. Etant à titre personnel assez – voire très – critique de la ligne officielle du PS, ce n’est pas par caporalisme que j’approuve la décision prise en Bureau national hier. Mais il est inconcevable que nous, socialistes, puissions en nous présentant favoriser l’accès du FN au pouvoir. Notre part de responsabilité n’est déjà pas négligeable, reconnaissons-le, puisque c’est en partie à cause de la politique du gouvernement (ou, pour les moins critiques, à cause de l’absence de pédagogie qui l’accompagne) que nous en sommes dans cette situation aujourd’hui. Inutile d’aller plus loin en servant de marche-pied au parti fascisant.

J’entends les critiques de ceux de nos camarades qui disent : “pourquoi se désister et favoriser un parti qui, lui, ne se désiste pas, et reste campé dans son ni-ni ?”. Tout simplement parce que notre devoir, à nous hommes et femmes de gauche. L’attitude de Sarkozy, et des Les Républicains en général, est consternante ; ce n’est pas une surprise. Qu’ils soient indignes des charges auxquelles ils aspirent, soit. Mais ne les imitons pas. Prouvons à travers ces retraits que nous avons des valeurs qui nous tiennent plus que tout à coeur. Ces valeurs nous disent que rien, jamais, ne pourra justifier de favoriser l’extrême droite. Ce parti qui veut tuer l’idéal de notre pays, qui veut souiller l’ADN humaniste de notre nation.

Il serait facile de se maintenir. C’est pour cela d’ailleurs que le bureau des Républicains a décidé de le faire. Facile, petit, et indigne de nos responsabilités. L’autre solution serait la fusion de liste. Mais face à une droite qui porte un programme si différent du nôtre, cela n’aurait pas de sens, et validerait la thèse absurde du “tous les mêmes”. Le retrait, lui, est un acte de grandeur politique. Il est la preuve que nous ne nous battons pas pour des places, mais pour des idées et des valeurs.

Dans les autres régions où le FN arrive en tête, le contexte est différent. La gauche, unie, est en mesure de l’emporter, puisqu’elle arrive loin devant la droite unie. La décence voudrait que cette dernière se retire elle-aussi, mais n’attendons pas de ceux qui ont placé Nicolas Sarkozy à leur tête un quelconque sens des responsabilités. Et les voix de l’UDI ou du MoDem n’y pourront rien changer, après qu’ils se soient vendus dès le premier tour.

Un retrait de liste n’est pas un suicide politique. Pas lorsqu’il est fait au nom d’un idéal que nous avons choisi de défendre. C’est la trahison de cet idéal qui constituerait ce suicide. J’espère que Jean-Pierre Masseret reviendra à la raison d’ici demain. Si ce n’est pas le cas, j’espère qu’il sera exclu du PS pour de bon. Merci à Pierre de Saintignon et à Christophe Castaner pour la grandeur de leur geste.

L’Histoire jugera ceux qui n’ont pas été à la hauteur du défi de ce premier tour.

Régionales – Résultats du 1er tour à Puteaux

Voici les résultats provisoires du premier tour de l’élection régionale dans la ville de Puteaux.

Inscrits : 29 590 – Votants : 15 673 – Exprimés : 14 928.
Soit une participation de 52,97%.

Résultats premier tour régionales 2015 Puteaux

Mon analyse à chaud :

Le bloc de gauche est cette année à 35%, contre 40,5% en 2010. Il y a donc, comme au niveau national, une baisse du vote de gauche de manière générale, même si elle reste relativement limitée. Dans le détail, le PS reste quasi-stable, augmentant même son score de 0,6%. Même augmentation côté Front de Gauche. EELV voit son score divisé exactement par deux, passant de 17% à 8,5%.

Le bloc de droite progresse très légèrement, passant de 47,5% à 49% en cinq ans. Le score de la liste d’union LR-UDI-MoDem reste quasiment stable, et correspond à peu près aux scores additionnés de ces différents partis en 2010. DLF (Dupont-Aignan) gagne 2,4%, et double presque son score de 2010.

Enfin, l’extrême droite est évidemment en nette progression, puisqu’il réalise un score supérieur de 5,8% à celui qu’il avait obtenu en 2010 (8,9%). Néanmoins, cette progression reste limitée comparativement au reste de la France.

Pas vraiment de surprise donc dans le résultat au niveau de la ville de Puteaux. La gauche au sens large reste comme depuis 2014 dans le bas de la fourchette de ses scores électoraux. La droite reste dans le haut de la fourchette de ses scores nationaux. L’extrême droite réalise un meilleur score qu’à l’accoutumée (1.5 point de plus qu’aux départementales) mais reste très minoritaire.

Régionales : ma lettre aux Putéoliens

Le premier tour des élections régionales se tiendra dimanche prochain. Cette fin de campagne est évidemment particulière, et je ne peux que regretter que plusieurs candidats dont les deux principaux de droite n’en aient pas pris conscience et aient continué leurs attaques pendant ces deux semaines de recueillement.

Régionales : Puteaux avec BartoCôté Claude Bartolone, nous avons décidé de faire une campagne digne, sans attaque. Nous avons d’ailleurs préféré attendre l’hommage national d’hier avant de reprendre notre campagne, même si cela implique que nous ayons deux semaines de retard sur nos concurrents.

En cette fin de campagne, j’ai souhaité adresser une lettre aux Putéoliens, que nous distribuerons ce week-end sur les marchés et dans les boîtes-aux-lettre. En voici le contenu.

Chère Putéolienne, cher Putéolien,

Les jours qui viennent de s’écouler ont été difficiles pour chacun d’entre nous, et particulièrement pour celles et ceux dont les proches ont été touchés lors des attaques terribles et lâches du 13 novembre dernier. Mais les Français ont su démontrer leur formidable capacité de résilience. En continuant à nous rassembler, à sortir, nous avons affirmé notre force face à ceux qui voulaient nous empêcher de vivre.

Pour cette même raison, les élections régionales ont été maintenues. En allant voter les 6 et 13 décembre prochains, nous affirmerons, haut et fort, que la démocratie est plus forte que la barbarie.

C’est le message que je souhaite vous adresser aujourd’hui. Allons voter.

Au-delà du résultat de l’élection, évidemment important, l’élan de fierté républicaine auquel nous assisterons le sera plus encore. Allons, tous, voter. Votez vous-même si vous le pouvez, ou donnez une procuration à un proche ou au candidat de votre choix, mais faites-vous entendre.

En glissant votre bulletin de vote dans l’urne, vous ferez un choix particulièrement important pour nous, à Puteaux. En effet, c’est la Région qui a la responsabilité des transports, dont nous sommes si dépendants. C’est également la Région qui est en charge des lycées, et nous savons que les deux nôtres, Agora et Lucien Voilin, ont besoin d’un soutien spécifique. C’est la Région, toujours, qui peut promouvoir l’emploi et l’innovation, sujets au cœur de notre quartier d’affaires de La Défense. Sans oublier deux grandes problématiques d’actualité : l’égalité républicaine, celle-là même que les attaques de novembre ont ciblée, et la transition énergétique, dont il est actuellement question à l’échelle mondiale dans le cadre de la COP21.

A titre personnel, j’ai choisi de soutenir Nadège Azzaz et Claude Bartolone. Vous les avez rencontrés sur le marché de Puteaux il y a quelques temps ; vous avez pu mesurer leur implication et leur sens des responsabilités. Je leur accorde toute ma confiance pour continuer à faire de l’Île-de-France une région humaine, attractive et vivante.

Quel que soit votre choix, les 6 et 13 décembre, rendez-vous dans votre bureau de vote, allez voter.

Bien à vous,

Francis Poézévara
Conseiller municipal de Puteaux

De la sécurité des Quatre Temps

Mercredi, une dépêche de l’agence Reuters indiquait que l’équipe terroriste ciblée par les forces de l’ordre à Saint-Denis préparait un attentat à La Défense. Si, depuis, l’information n’a pas pu être confirmée, laissant planer un doute sérieux sur sa véracité, une pétition a vu le jour pour demander une sécurisation du centre commercial de La Défense.

Pétition 4 Temps

Bien qu’habitant dans le quartier Boieldieu, dont les habitations sont les plus proches du centre commercial, j’ai choisi à titre personnel de ne pas la signer.

En effet, le texte de cette pétition se concentre sur une critique des vigiles actuels. Certes, les fouilles ne sont pas effectuées de manière rigoureuse, et le nombre de vigiles est sans doute insuffisant par rapport au nombre de visiteurs du centre. Mais leur rôle est simplement de faire de la sensibilisation, pas d’assurer concrètement notre sécurité. Les attaques de vendredi dernier, comme celles de janvier, le montrent : les vigiles sont les premières victimes des terroristes et de leurs armes automatiques. Ce n’est donc pas en contrôlant plus rigoureusement les sacs que nous nous protégerons contre ce type d’attaques.

En revanche, une présence des forces de l’ordre plus marquée serait rassurante. Comme beaucoup de Putéoliens, je passe par les Quatre Temps deux fois par jour, qui plus est avec une poussette. Et je ne croise que rarement les brigades de police ou militaires, la plupart du temps au niveau de la gare RER. Demandons donc plutôt des patrouilles plus fréquentes et plus visibles tant que nous serons en état d’urgence.

Ceci étant dit, je tiens à rappeler à chacun l’importance de ne pas tomber dans la psychose que cherchent à provoquer les terroristes. Oui, La Défense est une cible potentielle, et plus particulièrement les Quatre Temps, désignés comme tels par l’EI en février. Néanmoins, il est important que nous ne changions pas radicalement notre mode de vie suite aux dernières attaques. De la prudence est sans doute nécessaire, mais nous ne pouvons pas laisser la peur dicter nos comportements.

A titre personnel, je me rendrai dès ce week-end sur le marché de Noël du quartier d’affaires, qui ouvrira avec quelques jours de retard suite au renforcement des mesures de sécurité demain matin samedi 21 novembre à 11h. Le risque le plus important auquel je serai confronté sera sans doute celui de revenir avec plus de nougats et autres gourmandises de Noël que de raison !

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