On a beaucoup parlé des élections européennes depuis une semaine (plus que pendant la campagne d’ailleurs), et en particulier des résultats. On pourrait donc croire que tout est fini. Que l’on connaît la liste de tous nos députés européens. Et bien non ! Il nous en manque potentiellement deux, et personne ne sait ni qui cela sera, ni comment ils seront désignés.
Vous vous souvenez du traité de Lisbonne ? Mais si, le traité que le gouvernement a fait passer à l’Assemblée Nationale, parce que les Français sont trop bêtes pour comprendre que c’est une bonne chose pour eux… Le traité de Sarkozy, qui dit clairement à la majorité de Français qui ont voté contre le traité constitutionnel : “votre vote lors du référendum, mettez-vous le où je pense” ! Et bien ce traité redéfinit les règles de représentation des Etats au Parlement européen. En France par exemple, nous aurions ainsi 74 députés à la place des 72 actuellement.
Je dis “nous aurions”, car ce n’est pas encore fait. Les Irlandais ont voté contre le traité, et il n’est donc pas encore en vigueur. Mais les Irlandais vont devoir revoter à l’automne. “Mauvaise réponse, essaye encore !”.
Si les Irlandais disent finalement “oui” au traité, celui-ci entrera en application immédiatement. Et notre nombre d’eurodéputés passera donc à 74. Oui mais, nous, on n’a élu que 72 députés. Alors comment on détermine les deux derniers ?
En France, rien n’est encore décidé. Sur son blog, Jean Quatremer pose la question : à quelle région donnera-t-on les sièges supplémentaires ?
Réponse 1 : au Centre et au Nord-Ouest, comme prévu par le traité de Lisbonne. C’est vrai que cela serait logique, mais cela ne satisfait a priori pas le gouvernement (parce que ça ne favoriserait pas l’UMP).
Réponse 2 : aux régions qui ont le moins bon rapport population/élus. Cela serait plus démocratique. Cela donnerait deux députés Europe Ecologie supplémentaires.
Réponse 3 : autre chose. Le gouvernement pourrait très bien décider d’utiliser un mode de scrutin qui avantagerait son camp. Les deux pistes envisagées par J. Quatremer sont la tenue d’un nouveau scrutin, ou alors donner les 2 postes aux Français de l’étranger.
Gageons que nos dirigeants sauront trouver le meilleur moyen d’obtenir deux députés européens supplémentaires !
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