Le projet de la Rose de Cherbourg refait parler de lui ces derniers jours, avec le lancement de nouveaux travaux. L’occasion pour moi de revenir sur plusieurs absurdités contenues dans ce projet.
Tout d’abord, de quoi parle-t-on ? La Rose de Cherbourg correspond à l’échangeur entre le boulevard circulaire et la N13. Il faut avoir beaucoup d’imagination pour y voir une rose, je vous laisse juger :
Tou·te·s ceux·celles qui ont l’habitude de rejoindre la Défense depuis Puteaux en passant par le centre commercial des 4 Temps le savent : il était urgent de transformer ce secteur. L’enchevêtrement de plateformes en béton et le nombre de voies de circulation à traverser rendait le tout non seulement glauque, mais dangereux. Il fallait donc agir.
Le quartier va donc être modifié progressivement. A l’heure actuelle, une résidence étudiante a été construite au milieu de cette “rose”, ainsi qu’une grande place. Le principe de la place piétonne est bon ; malheureusement, alors qu’il pourrait s’agir d’une opportunité de verdir l’espace, ce n’est a priori pas ce vers quoi nous allons nous orienter. Une expérimentation a été mise en place pour choisir le revêtement final, mais le gazon ne tient pas la corde (“trop difficile à entretenir” – sic). Je ne parle même pas des arbres prévus sur les premières projections qui nous avaient été transmises, et qui se sont transformés en un gros bâtiment au milieu de la place… On respirera plus tard.
C’est également sur cette zone qu’a débuté le chantier de la tour Hekla. La tour Hekla, cette tour obsolète avant même d’avoir été construite, puisqu’il s’agit d’une nouvelle tour de bureaux sans prendre en considération les transports et le logement. Un concept que l’on sait être à éviter absolument depuis plusieurs années maintenant, et qui a pour conséquence des transports bondés, des embouteillages, et une envolée des loyers et du coût au mètre carré, notamment à Puteaux. Mais il fallait bien que Jean Nouvel ait enfin sa tour à la Défense, après plusieurs échecs par le passé…
Celles et ceux d’entre vous qui connaissent le quartier apprécieront la différence de taille entre la résidence étudiante existante et la tour monstrueuse qui prendra place à côté.
La suite du programme ? La transformation de l’échangeur en une “promenade piétonne et cyclable“. Vous en trouverez le détail sur la vue ci-dessous :
Dans l’absolu, la création d’une promenade devrait être une bonne chose. Celle qui est prévue ne l’est pourtant pas. Pourquoi ? Premièrement, parce qu’elle ne sera jamais utilisée. Elle ne relie rien qui ne soit déjà relié, et complexifie le trajet. J’en parle en tant que riverain également, il s’agit d’un quartier que je connais particulièrement bien : cette promenade, principalement bétonnée et minérale au vu de la projection, sera totalement inutile.
Il n’y avait qu’une seule chose à faire avec cette portion de l’échangeur : le détruire. Il s’agit d’énormes plateformes de béton, inutiles, inesthétiques, et qui amplifient le sentiment d’insécurité à leur abord. Elles doivent être détruites, il ne s’agit pas d’un témoignage patrimonial indispensable du siècle passé contrairement à ce que certain·e·s ont essayé de nous vendre. En éclaircissant ainsi l’espace, nous gagnerions en respirabilité, mais nous pourrions également développer des espaces verts à l’emplacement de ses soubassements.
Dans les aménagements absurdes supplémentaires, je citerai par exemple la disparition du terrain de basket, que j’ai déjà eu l’occasion de dénoncer en Conseil municipal :
Ce terrain est pourtant l’un des très rares aménagements à Puteaux prévu pour les jeunes. Les enfants disposent de nombreux squares de jeux, mais passé 10 ans les jeunes Putéolien·ne·s sont délaissé·e·s par la mairie. Selon la projection ci-dessus, il sera remplacé par… un bâtiment.
Autre aménagement sur lequel j’émets de grosses réserves : le remplacement de la bretelle actuelle entre le boulevard circulaire et le rond point de la défense par une nouvelle bretelle au niveau de l’avenue Jean Moulin. Cette avenue est déjà une autoroute urbaine, traversée par les cyclistes à leurs risques et périls, et longée par les piétons à contrecoeur lorsqu’il n’y a pas d’autre choix. Y ajouter l’échangeur principal entre le boulevard circulaire et Puteaux va empirer la situation.
Le projet de réaménagement de la rose de Cherbourg a donné lieu à plusieurs réunions de concertation, depuis plusieurs années. Plusieurs représentant·e·s du Printemps Putéolien y ont régulièrement participé (Nadine Jeanne, Laurent Giblot, moi-même…). Malheureusement, le projet final reste largement inacceptable. Il mériterait une action forte des riverains, autant à cause des nuisances qu’il va induire autant que des occasions manquées qu’il représente.
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